Ces dernières années, les constructions d’immeubles en matériaux biosourcés se développent de façon importante. Le 20 juillet dernier, les services techniques de la commission de sécurité de la préfecture de police a publié une doctrine visant à définir des règles communes pour les constructions en bois applicables à l’ensemble des réglementations du domaine de la construction.
Aujourd’hui, la réglementation française en matière de sécurité incendie ont été établies pour des constructions maçonnées, notamment pour les Bâtiments à Usage Professionnel (BUP), les établissements recevant du public (ERP) ou encore les Immeubles de Grande Hauteur (IGH).
Pourtant, dans le cadre de la loi de transition énergétique qui vise à développer les solutions en bois, les immeubles en matériaux biosourcés sont de plus en plus nombreux. Mais la spécificité de ce matériau de construction combustible impose de créer des mesures particulières de prévention, de protection et de prévision.
C’est dans ce contexte que la doctrine pour les constructions des immeubles en matériaux combustibles a été harmonisée, tout en respectant les dispositions des quatre réglementations françaises. Ainsi, l’objectif est d’apporter aux acteurs de la construction une réponse cohérente d’un projet à l’autre.
Les nouvelles mesures prévoient une protection des structures et des cloisons avec la mise en place d’un système d’extinction automatique à eau (sprinkler traditionnel, sprinkler résidentiel ou brouillard d’eau) dans tout ou partie du bâtiment, selon sa hauteur.
Pour synthétiser la doctrine, voici les éléments à retenir :
- Dans les bâtiments inférieurs à 8 mètres de hauteur, il n’est préconisé aucune disposition particulière en ce qui concerne la protection des structures ou des cloisons ou la mise en œuvre d’un système de protection active ;
- Dans les bâtiments d’une hauteur comprise entre 8 et 18 mètres, il est préconisé :
- Soit de protéger tous les éléments de structures et les cloisons avec une résistance au feu particulière,
- Soit de mettre en œuvre un système d’extinction automatique à eau approprié au risque (protection partielle) ;
- Dans les bâtiments d’une hauteur comprise entre 18 et 28 mètres, il est préconisé :
- Soit de protéger l’ensemble des éléments en bois (protection généralisée)
- Soit de mettre en œuvre un système d’extinction automatique à eau approprié au risque ;
- Dans les bâtiments d’une hauteur supérieure à 28 mètres, il est considéré que l’action précoce de développement de l’incendie est prioritaire, le SEAE (système d’extinction automatique à eau) devient ainsi obligatoire. Il est cependant autorisé de ne réaliser qu’une protection partielle des éléments structurels en bois. Mais le SEAE devra être installé dans l’intégralité des parties du bâtiments comprenant des éléments structurels en bois ;
- Dans les bâtiments supérieurs à 50 mètres de hauteur, compte tenu des particularités des réglementaires imposées aux IGH en ce qui concerne la charge calorifique des éléments de constructions et les aménagements, il est nécessaire d’installer la protection généralisée des éléments en bois et la mise en œuvre d’un SEAE pour l’intégralité des parties du bâtiment comprenant des éléments structurels en bois est obligatoire.
Il est également imposé dans cette doctrine la mise en place de détection automatique d’incendie dans tous les ERP de 5ème catégorie avec locaux à sommeil
Et en phase de travaux une détection automatique d’incendie fonctionnelle et surveillé pendant les heures de fermeture du chantier
Avec cette doctrine la commission de sécurité de la préfecture de police répond aux enjeux dans la lutte contre le risque que représente le bois dans le développement des incendies. Retrouvez le document complet avec toutes les informations nécessaires.